"Nous ne résisterons pas au désir de raconter ce qui se passait à Sainte-Genevève, paroisse
limitrophe, en la solennité de la Pentecôte; c'est que ce jour là, bon nombre de Valcanvillais désertaient leur église pour se rendre chez leurs voisins, par curiosité sans doute, mais
aussi avec le secret espoir de ne pas revenir à la maison les mains vides.
Après la procession, pendant le chant du "veni creator", on voyait tomber par un trou de la voûte,
de petites boules d'étoupe enflammées.
Dans son sermon, M. le curé de Sainte-Geneviève conjurait le Saint Esprit de descendre dans l'âme
de ses paroissiens et, au moment psychologique, apparaissait un pigeon blanc qui, après avoir voltigé quelque temps, devenait la propriété de celui qui avait pu les saisir. Une année
tandis que tous, silencieux, attendaient avec une réelle impatience, la venue du Paraclet, le Saint Esprit demeura sourd aux prières du pasteur, une fois, deux fois, trois fois ...C'est
alors, raconte l'histoire anecdoctique, qu'une porte s'ouvrit et qu'au milieu de l'assemblée, le sacristain, préposé au lâcher du pigeon, s'écria tout penaud : ' Moussieu l'tchué, ûe cat
a magii l'Saint-Esprit". Il s'ensuivit une explosion de rires faciles à expliquer.".
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Et Charles Lepeley précise dans une note de bas de page :
"Cette paraliturgie, plutôt bizarre pour ne pas dire de mauvais goût, se faisait chaque année
exactement de 1725 à 1729, dans l'église de Sainte Geneviève, au temps où M. de Croix-Mars en était le curé. Elle fut supprimée par son successeur, M. Laurent Morin, ancien curé de
Barneville ..."
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