Gilles de Gouberville 1.521 - 1.578
Le journal de Gilles de Gouberville 1.550 - 1.562 (41.000 lignes, 3.000.000 de signes
Sur Twitter https://twitter.com/gouberville
Sur le web : http://www.gouberville.asso.fr/
"mais voici le grand ébranlement de 1562. La Réforme arrive dans le Cotentin. ... trop de prudence qui est peut être couardise ne le porte point à prendre vaillamment parti, à défendre une cause.."
1 octobre 1.562 "Moment essentiel et presque pathétique pour ce personnage qui n'est point un courageux : la protestation est nette, publique, formulée solidement et respectée. Dans les mois qui suivent, Gilles de goubervilleexerce ses devoirs religieux dimanches et fêtes."
Extrait du livre de Madeleine FOISIL Ed Champs/Flamarion
1 oct 1562 jeudi, premier jour, dès le matin soleil levant. Néanlmoyns que je fusse bien malade, je allé à Vallongnes, Douville et Charlot avec moy. Il estoyt quasy neuf heures quand j’arrivé chez Denys Lorion.
Incontinent, je allé à l’auditoyre où le lieutenant Bastard tenoyt la jurisdiction de bailliage et fist lire quelques lettres ou mandementz de monseigneur de Matignon
Led. jour, apprès que j’eu esté à l’audytoyre de Vallongnes et lecture faicte des mandements de de Matignon, le lieutenant Bastard, estant en chesre, me demanda par ses termes : « Monsieur de Gouberville, faictes vous pas protestation de vivre en l’obéissance du Roy et selon ses loys, statutz et ordonnances comme les aultres gentilzhommes de ceste viconté ont faict en jour d’hier, et de ne porter ayde confort aulx muttins, cédicyeulx et rebelles contre sa volonté ? » A quoy je respondi par ses termes : « ouy, Monsieur, c’est ce qui me meyne en ceste ville. » Assez tost apprè je m’en allé disner chez monsr de Cherebourg à l’officialité où se le sr de Cyffrevast et le sr de Gréville, qui ne voulut permettre que je payasse ung pot de vin et le paya pour moy. Apprès, je m’en allé chez Noël Lebourg, où disnoyt led. lieutenant Bastard,
le sr abbey de Sct-Saulveur, Quertot, , l’esleu Pynard, pour appoincter Jacques Mart et les Pelletiers et plusieurs aultres. Led. lieutenant me demanda si je protestoys pas comme les aultres. À quoy je respondi : « ouy, de ce qu’il m’a demandé à ce matin, et que je vouloys vivre en la loy et foy de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et selon les loix de la Scte-Église romaine, catholique et apostolique. » Puys prins congé et m’en vins.
Led. jour, pour le disner de Douville et de Charlot, et de mes chevaulx, chez Denys, xi s. et pour troys quartes de vin et une burette de terre, prins chez Noël Lebourg, viii s., à cinq solz le pot, puys nous en vinsme
Il estoyt quasy soleil couché quand nous arrivasmes. Apprès souper, j’envoyé Charlot à Russy pour passer au Vay demain à soleil levant ; il du lard à larder et une pottée de beurre de xxvi liv. sur le cheval . Je luy baillé xii s. . . . xxxi s.
J'ai eu l'occasion d'écrire sur ces guerres de religion dans le Val de Saire, le Cotentin (suivre le lien ci-dessous)
Exemple des troubles 3 octobre 1591, à Teurthéville-Bocage, le seigneur Thomas Michel et son frère Robert sont assassinés par les Ligueurs de François de la Cour d'Anneville en Saire.