Un livre "Le prisonnier de la Tour"
Un livre "Le prisonnier de la Tour"
Catherine Laboubée
Edition "La belle saison"
Guillaume (Le Bâtard/ Le Conquérant) 1027-1087 et Mathilde (de Flandre) 1031-1083 ont eu dix enfants. L'histoire en retient au moins deux, l'aîné et le dernier : Robert (Courte-Heuse)1052-1134 et Henri (Beauclerc, Henri 1er roi d'Angleterre). Dans son livre "LE PRISONNIER DE LA TOUR", paru en mars 2016, Catherine LABOUBEE fait revivre l'aîné et toutes ses tentatives pour se montrer digne de son père, le Conquérant qui laisse peu de place aux autres. Pourtant Robert sait se montrer excellent diplomate, il s'affirme en héros pendant la première croisade. mais rien n'y fait il finira en prison en Angleterre pendant trente ans, destin bousculé par ses frères pour celui qui devait porter les titres de Duc de Normandie et Roi d'Angleterre. Si Robert Courte-heuse est bien le personnage central du livre, les autres personnages ne manquent pas : Guillaume le Conquérant, Henri, Sibylle son épouse, Odon l'évêque de Bayeux, les papes et les rois de France. La liste serait incomplète si je ne mentionne pas tous les Guillaume, Robert et Richard qui ont marqué l'histoire des XI et XIIèmes siècles.
L'ouvrage
nous fait traverser la Manche avec la bataille d'Hastings, la Conquête de l'Angleterre en 1066,
nous mène à Jérusalem
nous vivons aussi toutes les batailles (au propre et au figuré pour se maintenir et s'assurer le pouvoir et la possession de vastes domaines. A une époque où le portable ni la wifi n'existaient pas les nombreux espions ne disposaient pas de grandes oreilles nous sommes surpris par la réactivité des belligérants et ou antagonistes. Il n'est pas simple d'assurer son autorité quand une mer sépare le duché et le royaume et que la technique de la vidéo conférence fait défaut.
Pour nous faire partager cette vie d'un homme dan son siècle et sa façon de le concevoir (Robert est un précurseur de l'amour courtois), Catherine Laboubée utilise de mon point de vue trois concepts. T our à tour elle se montre conteuse j'irai jusqu'à dire ménestrel "qui met dans son récit le ton nécessaire à ménager les effets qui en font le sel","face à cette jeune fille élancée qui sera bientôt sa femmme, il mesure sa chance. Elle est magnifique, somptueuse et simple à la fois, un souffle de soie tout en légèreté : la clarté pure de ce jour fait chatoyer les reflets d'une robe de dessus d'un bleu très clair aux manches tombant jusqu'à terre en s'évasant, portée sur une autre robe plus longue, d'un vert pâle lumineux, qui frôle le sol et dont les manches ajustées dépassent de celles de la robe bleue. Manches et col sont ornés d'une large bande brodéemulticolore incrustée de pierres dures, dont on retrouve les motifs sur la ceinture qui souligne la taille ...."
Puis, elle fait place à l'historienne dans toute sa rigueur avec les deux pages d'orientations bibliographiques dont les "textes d'époque ou presque", référence à DUDON DE SAINT QUENTIN, GUILLAUME DE JUMIEGES, WACE ....
Puis Catherine Laboubée se trasforme en analyste "Allons, mettons les pieds dans le plat".. ou "L'histoire est là, c'est tout et, répétons-le, la réalité vaut parfois tout autant que la légende, quoi qu'en dise un de mes maîtres", en commentateur comme on dirait aujourd'hui et il lui arrive alors de prendre le lecteur à témoin "on pourrait presque dire que cette histoire sent le complot, non ?"
Ce livre s'adresse à un large public et tout spécialement à toutes les personnes qui apprécient l'histoire. Tout en ayant lu auparavant d'autres ouvrages sur le sujet, j'ai apprécié. Les habitants du Val de Saire devraient s'y intéresser tant notre région est étroitement liée à cette période et à ces personnages, Barfleur étant un port ducal fort fréquenté. Dans son livre, Catherine Laboubée revient en particulier sur "La Mora" et le Mora, ce bateau qui mena Guillaume en Angleterre. Le naufrage de La Blanche Nef et la disparition par noyade d'une partie de la noblesse "anglaise" dont le fils de Henri 1er successeur potentiel sur le trône anglais.
A lire pour tout comprendre aux manifestations liées au 950ème anniversaire de la bataille d'Hastings le 14 octobre 1066