L'église de Teurthéville a servi de refuge


le pigeonnier à Barfleur, a-t-il été le témoin des nombreux combats ?
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Le comte de Canisy, continue ses activités et marche sur les bandes du Val de Saire où il impose toutes les
paroisses pour recueillir les 10 000 livres de contributions exigées par le roi le 10 août 1590.
Par lettre du 5 octobre1590, le duc de Montpensier, gouverneur de la Normandie et comte de Mortain, demande au
sieur de la Chaux de s’unir au seigneur d’Agneaux, Jean de Sainte Marie et à celui de Réville, Christophe des Isles, dit « La Haye-Réville », pour anéantir la forteresse du
Tourps.
François de la Cour, seigneur de cette forteresse, prisonnier à Emondeville le 20 février et amené à Saint-Lô,
avait en effet réussi à s’évader et à regrouper ses fidèles. Il essaie de remplacer de Vicques à la tête des Ligueurs du Cotentin et embauche plus de 500 ouvriers pour fortifier son
manoir à Anneville en Saire et en faire une bastille. Les Royaux l’assiègent en vain du 9 au 11 octobre. Jean de sainte marie renouvelle inutilement le siège le 15 février 1591, malgré
une canonnade très serrée de 180 coups.
Furieux de ces attaques le sieur du Tourps rêve de prendre Cherbourg pendant la procession des Rameau, le 4 avril
1591. En passant il attaque avec 600 hommes, à Gonneville le château d’un sieur Le Noir de l’Epinay ; il l’incendie et fait pendre un vaillant
lieutenant nommé Baudribaud dans un champ voisin qui porte encore son nom.
Alors que la troupe du Tourps bivouaque en forêt de Brix, au bois de Sauxmarais, sur Tourlaville, une vieille
femme, dite « La Besboue », qui fagotait du vieux bois, surprend la conversation de deux soldats et, simulant la surdité, réussit à gagner Cherbourg où elle alerte la
garnison ;
Le lendemain du Tourps et les siens sont repoussés si vigoureusement par le sieur de la Chaux, jusqu’à Théville,
que 600 morts restent sur le terrain.
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Le 2 juin 1591, l’attaque se porte sur la tour de Barfleur, elle est brûlée avec la
moitié de ses occupants ; trois autres sont pendus et les derniers soumis à grande rançon. Matignon y est vainqueur, mais l’église est anéantie : elle ne sera rebâtie qu’en
1599.
Le 11 juin, la redoute du Tourps est maîtrisée après 15 jours de siège : elle
a été criblée de plus de 600 coups de canon.
Le 13 juin le siège de Valognes est
terminé.
Le 9 juillet, Du Tourps qui a encore réussi à fuir prend sa revanche en brûlant le
château de Réville, puis ceux de Saint Pierre Eglise, Rauville, Carnetot, Le Mesnil et Montfarville. Celui des seigneurs de Teurthéville-Bocage est démantelé le 1er octobre,
laissant sur le terrain de nombreux partisans du Roi.
Des ruines de ce château de Teurthéville, dont il reste le maître après un siège de
huit mois, au soir du 15 février 1592, le sieur du Tourps se fabrique une barricade d’où il continue à nargeuer les Royaux. Il défait les compagnies du comte de Canisy qui allaient au
siège de Réville à la fin de février. Il fait une charge sur le bourg de Saint Pierre Eglise où il bat nombre d’hommes du capitaine La Chaussée et au Vicel ceux de Thorigny. Il se croit
vainqueur mais quelques jours plus tard il est attaqué. Du Tourps mène le combat jusqu’à Saussemesnil les 4 et 12 avril, mais sans résultat : les royaux reviennent dans leurs
tourelles et les Ligueurs dans l’église de Teurthéville-Bocage qu’ils ont aménagée en abri.
Le 18 les rencontres se font dans les bois de Fermanville, les châteaux de
Fermanville et Gonneville repoussent les attaques de du Tourps.
Le 6 mai 1592, Jean-Jacques de Sainte Marie, gouverneur de Barfleur s’installe au
fort enlevé aux ligueurs. Cette place va être fortifiée.
Le château de Teurthéville, qui résiste depuis 10 mois est investi par une troupe
de 200 arquebusiers qui en eurent raison en décembre 1592, ayant de nouveau laissé échapper le chef ligueur qui n’avait pas supporté déjà un échec à réville, le 28 mai
1592.
C’est dans la nuit du 22 au 23 décembre1592 que Du Tourps est tué dans une
rencontre à La Pernelle. Le corps de du Tourps est ramené à Cherbourg, salé et mis sur la roue. Sa tête est exposée avec celle de quatre autres. Elles y étaient encore en août 1647 lors
de la démolition des fortifications.
Mangon du
Houguet écrira « il ne reste aucun bled au Val-de-Saire par les dégast des gens de
guerre ».
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Village Sainte-Croix à Teurthéville Bocage
Le
château de Réville (Dessin de 1683, AD Calvados H 8955)
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La Maison de Teurthéville construite sur l'emplacement de l'ancien château.
A Teurthéville-Bocage un hameau porte le nom qui rappelle une bataille de cette période.
Au lieu-dit "Le Piège", un détachement catholique fut décimé dans un audacieux traquenard. En septembre 1591, les Ligueurs, conduits par le seigneur d'Anneville,
François de la Cour du Tourps, vinrent assiéger le château de Teurthéville, qu'ils ne prirent, après six mois de siège, que le 15 février suivant. Les Ligueurs parvenaient souvent à forcer
les lignes des assiégeants pour ravager les paroisses voisines. Ce n'est qu'en décembre que le château fut repris par les troupes royales.
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François II, du Tourps, fils aîné du précédent s’était engagé chez les Ligueurs et avait en vain tenté un coup ;de main sur Cherbourg
en 1593.
Malgré un serment de fidélité au roi qui l’avait grâcié le 9 juin 1594, grâce que le Parlement refusa de signer parce qu’il avait paru
parmi les Ligueurs au siège de Honfleur, il reprend les armes, et, dans la nuit du 20 au 21 décembre 1594, il surprend la tour de Tatihou. Après trois jours de siège et plus de trois
cents coups de canon,, le sieur de Canisy, secondé par Nicolas Castel de Saint Pierre Eglise, le déloge le 18 janvier 1595. François II du Tourps y est tué et traîné dans les rues de
valognes et Cherbourg .Ses complices principaux furent jugés à Valognes le 6 mai et condamnés : Jean Le Crest d’Anneville et Guillaume Messent au supplice de la roue ;
Pierre Le Prévost d’Urville et Jean Godel de Gouberville à être étranglés et pendus à la roue dressée devant l’auditoire de Valognes ; Rober Godel et Pierre Gouinet d’Anneville, à être fouettés ayant la corde au cou.
Michel de Raffoville fils du corsaire Gilles Le Marchand, s’attaqua aux châteaux du Val de Saire, en particulier à celui de Réville, il
pulvérisa pareillement le château de Nicolas Castel à Saint Pierre Eglise en y mettant le feu, revenait peu à peu, après l’abjuration du Roi Henri IV à Saint Denis le 25 juillet 1593. ainsi que ceux de Rauville Franquetot, La Hougue,
Turqueville, Le Mesnil et Montfarville.
En 1597 les forts de barfleur furent démolis, les matériaux serviront en 1630 à rebâtir le choeur de l'église.Le calme revenait peu à peu, après l'abjuration du roi Henri Iv à Saint Denis le 25 juillet
1593, Il fut sacré à Chartres le 27 février 1594, Reims étant alors occupée par les Ligueurs.
La sécurité dans ces temps et lieux était devenue si douteuse qu’un chevalier de Malte, du nom de Boullet, venant prendre possession de la
Commanderie de Valcanville, jugea prudent de se munir d’une lettre du Roi, priant le gouverneur de Barfleur, Jean de Sainte Marie, de le protéger en cas de
besoin.
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